[94] Mon petit cabanon sans prétention (en dur) et terrasse

En 2015, j’avais entrepris de créer d’un petit abri pour y stocker ma tondeuse et un peu de bois. J’avais comme contrainte la hauteur du toît. Celui-ci ne devait pas dépasser le niveau de l'appui de fenêtre de la dépendance auquel l’abri devait s’adosser.
L’assise prévue était une dalle en béton de 3m2.

"À l’origine il y avait ça."




"Je devais également réparer le regard de l’évacuation des eaux de pluie."



"La petite dalle devait avoir dans les 3 m2, avec une pente de 5%. Comme je n’avais pas de bétonnière à l’époque, toute la préparation  du béton avait été réalisée à la main."




"La structure en bois pour supporter la toiture."



"L’abri fini, était prévu pour rester ouvert."



La toiture avait été réalisée avec de la tôle imitation tuile. Un kit de fixation m’avait servi à visser les plaques à la boiserie. 




Finalement, cet abri n’était pas du tout pratique au vu de sa faible hauteur et le volume de stockage était très limité.

a- Une terrasse pour quoi faire ?

Au mois de mai de l’année 2020, j’avais décidé de retirer le petit abri que j’avais construit 5 ans auparavant. J’avais pour nouveau projet de construire une grande terrasse et un “vrai” cabanon de jardin. 

La nouvelle terrasse devait me servir principalement pour entreposer une partie de mon matériel de jardin comme le barbecue, la table et chaises de jardin, transats… Ainsi que mon établi pour mes petits bricolages extérieurs.

Plus tard, pour garder tout ce matériel à l’abri de la pluie, je construirai une pergola, qui viendra couvrir cette terrasse. Je la voudrais en fer forgé et verre synthétique.

La nouvelle dalle devait avoir une surface de de 11 m2. Au bout de celle-ci, dans la continuité, une autre petite dalle qui devait servir d’assise au futur abri de jardin.

En attendant, avec tous les derniers travaux que j'avais fait, j’avais mis un de ces bazars ! Avant d'attaquer les nouveaux travaux, je devais faire un peu de rangement dans le garage et le jardin.

J’avais choisi un stockage en extérieur.

b- Le stockage provisoire: Une très “mauvaise” bonne idée !

Pour faire de la place dans mon garage, j'avais eu une idée ingénieuse (que je déconseille à tout le monde), qui était de stocker tout le bazar dans des serres de jardin que j’avais achetées sur Amazon.



Finalement, après un an de stockage, je peux vous affirmer que c'était un vrai cauchemar. J’avais eu des infiltrations d’eau dues à la mauvaise qualité des bâches. L’effet de serre, avait augmenté considérablement le taux d’humidité de l’air à l'intérieur. Bref, tout était humide ! 
C’était vraiment une mauvaise idée.
 


J’avais fini par démonter les 2 serres qui ont prit la direction de la déchetterie. Il fallait par la suite replanter tout le gazon en lieu et place des 2 serres.


c-  La nouvelle terrasse

La nouvelle dalle en béton armé devait avoir une épaisseur de 10cm et une pente minimale de 1%.

Comme cette nouvelle terrasse était située à l’emplacement de mon ancien abri de jardin, la première décision que j’ai dû prendre était soit garder soit détruire la petite dalle. Je rappelle que cette petite dalle avait été construite en 2015 et qu’elle avait une surface de 3 m2 et  une pente de 5 %.

Finalement, j’ai décidé de la conserver et de construire la nouvelle dalle par dessus et dans le prolongement de celle-ci.

d- Le terrassement, hérisson, allez, c’est parti !

J’ai égalisé le sol, délimité la terrasse par des planches d’une hauteur de 10 cm. J’ai planté des petits tasseaux en bois préalablement taillés en pointe dans la terre, je les ai espacés de 50 cm, puis  vissés aux planches. Ces tasseaux devaient principalement me servir à stabiliser les planches et éviter qu’elles ne bougent sous la poussée du béton.



J’ai ensuite posé un lit de gravier sur toute la surface accompagné d’une couche de sable par-dessus. Le tout a été damé à l’aide d’une petite dameuse manuelle. Puis, j’ai posé un film polyane sur le dessus pour éviter les remontées d’humidité du sol.

"La dalle devait passer derrière l’arbre pour rejoindre la dalle du cabanon"
"Le coin qui devait accueillir le cabanon"





J’ai acheté une bande de désolidarisation chez brico. Je l’ai placée contre les murs existants sur toute la longueur. La nouvelle dalle devait être désolidarisée des murs existants pour éviter l’apparition de fissures.




e- La phase de préparation avant d’attaquer la dalle.

J’avais besoin d’un volume de 3 m3 de béton environ. Comme la dalle était loin de la rue, un camion toupie était évidemment à exclure et cela aurait été disproportionné. Je m’étais décidé à acheter une petite bétonnière électrique de chez brico. Avec du recul je peux affirmer que c'était un bon achat.

Je me suis fait livrer au préalable des Big-Bags de mélanges, le treillis à souder, les sacs de ciment, les joints de dilatation et les parpaings pour le cabanon.

f- Pose des joints de dilatation et treillis

J’ai voulu “morceler” la dalle en plusieurs parties afin d’éviter des fissures éventuelles. En effet, le propre poids de la dalle sur une surface importante peut occasionner des fissures. Pour ce faire, j’ai posé des joints de dilatation pour dalle par intervalle de 90cm. Ces joints devaient également m’aider à régler ma pente et me servir de guide durant la phase de coulage du béton.

J’ai tracé la pente de la dalle à l’aide d’un laser, posé les joints de dilatation sur des plots en béton frais et enfin réalisé la mise à niveau en respectant la pente.

J’ai ensuite posé et ligaturé les treillis à  souder sur des cales en tuile pour assurer leur prise dans le béton. 

g- Le bétonnage

J’avais tout préparé la veille. Le lendemain, profitant d’une météo clémente et aidé par ma femme, nous avons tranquillement attaqué le bétonnage. Madame étalait le béton pendant que moi je préparais et transportais le béton.

Nous étions en pleine période de confinement, toute aide extérieure était impossible. Nous avons coulé cette dalle à notre rythme sur deux jours. 











Une fois la dalle coulée, j’ai laissé le béton prendre tranquillement. Le carrelage ne devait être posé que l’année suivante. 

Nous avons traversé une période caniculaire, et pour éviter le dessèchement de la dalle, je l’arrosais tous les matins.

Un an plus tard, aucune fissure !

a- Quelques images du cabanon en 3D


"1ère version en 3D"



"Vue sur le côté de la nouvelle version"

"L’autre profil"


"Une coupe de la vue 3D du cabanon"



"Une deuxième coupe, pour visualiser la petite charpente (sans l’OSB)"




Je souhaitais un cabanon en dur pour des raisons pratiques, car contrairement à un cabanon en bois, il ne nécessite aucun entretien. Je ne me voyais pas tout lasurer tous les deux ans. De plus, je voulais suspendre certains de mes outils et les crochets de maintien devaient être fixés solidement sur du dur.

Je ne voulais pas une construction  trop imposante pour qu'elle se fonde dans le paysage, c'est pourquoi j'ai limité sa surface à 5m2 et utilisé les mêmes matériaux que ceux utilisés pour la dépendance : un enduit similaire et une toiture en tuile. De plus, le cabanon devait être partiellement caché par la végétation.

Le choix que j'ai fait présente toutefois un inconvénient, à savoir le nettoyage annuel des feuilles qui s'accumulent sur la toiture. Ce désagrément peut être facilement surmonté par la pose d’un filet sous les arbres pour retenir les feuilles.

"Préparation des parpaings pour la construction du cabanon.
En attendant,  c’est l’avant-poste du chat"



"Le cabanon devait être caché par la végétation et être presque invisible vu de la maison."


Allez c’est parti ! Montage des murs

Malheureusement, je n'ai pas pu retrouver les photos de cette étape de la construction. Néanmoins, la méthode que j'ai utilisée n'a rien de compliqué. Il existe de nombreuses vidéos explicatives sur Youtube qui montrent comment construire un mur en parpaingsx.

Ce qu’il faut retenir

Voici les points que j’estime importants concernant la construction de mon cabanon en parpaings.

Avant de commencer à construire, je me suis assué que le support sur lequel j’allais travailler était propre, sec et dépoussiéré.

Pour éviter que les parpaings ne "pompent" l'eau des joints en ciment, je les ai toujours trempé dans une bassine d'eau avant de les utiliser. J'arrosais également avec un peu d'eau la surface que j’allais travailler.

À chaque nouvelle rangée de parpaings, je décalais les parpaings par rapport à la rangée d'en dessous pour garantir la solidité des murs.

J’ai pris soin de bien poser la première rangée de parpaings. Je posais toujours les parpaings d'angle en premier, puis je tirais un fil qui me servait de guide et j’alignais horizontalement les parpaings intermédiaires. Puis, à l'aide d'un fil à plomb et d'un niveau, j'alignais verticalement les parpaings.

J'ai désolidarisé la construction du mur existant en utilisant un polystyrène fin.

Les parpaings des 4 angles sont, dans mon cas, des parpaings d'angle. J'ai donc 4 chaînages verticaux et 3 chaînages horizontaux. Les dernières rangées sont un chaînage horizontal formé par des parpaings en “U”.

J’ai mis la hauteur de l’ouverture de la porte à 1,90m pour ne pas avoir à me baisser chaque fois que je rentre dans le cabanon.

J'avançais à raison de 3 rangées de parpaings par jour et je laissais sécher entre chaque étape.

Pour éviter que le ciment des joints ne tombe dans les colonnes d'angle, j'ai fabriqué des bouchons en utilisant le papier des sacs de ciment. Je les plaçais dans les trous des parpaings d'angle et les déplaçais à chaque nouvelle rangée.




Avant le bétonnage des chaînages, j'ai fait passer une gaine électrique dans un des angles de chaînage. Ensuite, j'ai posé le ferraillage vertical pour chaque angle, puis le ferraillage horizontal dans la dernière rangée (la 10ème) qui est en parpaings en "U". J'ai ensuite ligaturé l'ensemble pour former une structure solidaire.

"Les parpaings en “U” pour le chaînage horizontal."





Le coulage des chaînages

Pour couler mes chaînages, j'ai utilisé un béton légèrement plus liquide que d'habitude afin qu'il puisse se déplacer plus facilement entre les ferraillages. Ensuite, j'ai pris une tige métallique et je l'ai utilisée pour remuer le béton afin de l'aider à descendre plus facilement.



La toiture

Pour la charpente, j’ai posé trois bastaings sur les murs perpendiculaires à la porte, en veillant à leur donner une pente maximale. J’ai continué à monter mes murs en parpaings entre ces poutres pour les maintenir en place. 

Ensuite, j’ai fixé des panneaux d’OSB3 sur les bastaings à l’aide de vis, puis j’ai fixé des chevrons perpendiculairement aux bastaings tous les 40 cm. 

Sur les chevrons, j’ai fixé des rangées de liteaux pour maintenir les tuiles.

J’ai décidé de ne pas mettre de pare-pluie. En cas d’infiltration d’eau par une tuile, l’eau tombera sur l’OSB et sera canalisée jusqu’à la gouttière. Je voulais que toute la toiture respire et je craignais que l’utilisation d’une bâche ne génère de la condensation. 

J’ai prévu de nettoyer les tuiles une fois par an avec mon Karcher et d’en profiter pour faire un tour d’inspection et remplacer éventuellement les tuiles abîmées.

Pour la fixation des tuiles de la première rangée, j’ai utilisé un béton à la chaux. Ensuite, j’ai réalisé une étanchéité avec le mur existant en début de toiture en collant une bande d’étanchéité.


Les enduits extérieurs et intérieurs



J’aurais pu faire un crépis en béton pour le peindre suite, mais j’ai préféré une solution plus simple pour moi: un enduit monocouche ton pierre.
 
Je voulais un enduit d’une épaisseur de 1,5 cm, pour que les joints des parpaings ne soient plus visibles. Pour ce faire, j'ai acheté des tasseaux de 1,5 cm d’épaisseur. Je les ai cloués sur les parpaings en les espaçant verticalement de 50 cm. 

Je commençais par préparer l’enduit à l’aide de la bétonnière, puis j’enduisais le mur du bas vers le haut.
Je plaquais l’enduit fortement à l’aide d’une taloche. Je l’étalais doucement en appuyant et en remontant, pour bien le faire adhérer au parpaings. Après une première couche, j’étalais une deuxième couche que je tirais cette fois avec ma règle, en m’appuyant sur les tasseaux qui me servaient de guide.

Une fois le mur terminé j’ai retiré les tasseaux et j’ai remplis d’enduit le vide laissé par ces derniers.  J’ai lissé  le tout à l’aide d’une taloche classique puis d’une taloche équipée d’une éponge. J’effectuais des petits mouvements circulaires en appuyant légèrement.

J’ai laissé prendre l’enduit jusqu’au lendemain. 

Comme je voulais une finition grattée, j’ai gratté tout le mur à l’aide d’un grattoir (une fois l’enduit sec), toujours en effectuant des mouvements circulaires légers et en progressant lentement.

 


La porte du cabanon

"La vieille porte à récupérer"





"La ferronnerie était en mauvais état, mais rien d’irrécupérable"




J’ai essayé de récupérer la vieille porte du mieux que j’ai pu. C’est une vieille porte assez lourde mais j'ai estimé qu'elle allait bien avec le cabanon. 

Ma ponceuse était en panne, j’ai fait tout le ponçage du bois et de la ferronnerie à la main. J’ai placé des nouvelles serrures et j’ai rebouché les anciens trous à l’aide d’une pâte à bois.


Après ponçage et peinture de la porte.



En dernier lieu, j’ai installé une petite gouttière pour collecter l’eau de la toiture.




L’aménagement intérieur

"J’ai trié les outils à suspendre, et créé plusieurs groupes selon la taille, l’encombrement et l’usage"





J’avais fait le choix de placer la porte au milieu du mur, ça me laissait  50 cm de chaque côté pour réaliser mon aménagement.

En hauteur, j’ai créé des étagères à l’aide de mes restes de placo et montants. Le  sol était réservé à du stockage mobile (Karcher, tondeuse…).

Le mur du côté gauche a été principalement utilisé pour suspendre tous les outils à manches.

Quelques photos de l’aménagement intérieur du cabanon















"J’en ai profité pour installer mes outils de bricolage"
Les tiges métalliques pour maintenir les outils avaient été coulées dans le béton pendant la phase de construction des murs.

La dalle avait bien séché après une année. Pour poser mon carrelage, j’ai dû la rendre plane et lisse. C’était une étape nécessaire pour faciliter la pose du carrelage. J'ai réalisé un ragréage sur toute la surface avec du béton fibré afin de corriger les défauts et les inégalités. J'ai également profité de cette occasion pour ajuster la pente.

"Préparation du ragréage avec un béton fibré"



"Le carrelage choisi, antidérapant"



Le calepinage

J’ai effectué plusieurs essais pour déterminer l'emplacement des carreaux de départ et de fin de terrasse. J'ai simplement posé les carreaux sur la dalle en les intercalant avec des croisillons. Visuellement, il était important d'avoir des carreaux entiers au début de la terrasse.

Le calepinage m’a permis d'optimiser la disposition des carreaux et de minimiser les découpes, tout en obtenant un résultat visuel esthétique et régulier. 





"Une bonne préparation a permis de limiter le nombre de coupes et de diminuer les pertes."




La pose

"La colle pour le carrelage."



Préparation de la colle

Pour préparer la colle à carrelage, j'ai suivi les instructions imprimées sur les sacs. 
J'ai versé 3 litres d'eau dans une auge et ajouté la moitié du sac progressivement tout en mélangeant avec un malaxeur jusqu'à obtenir une pâte onctueuse sans grumeaux. Après avoir laissé reposer un peu, j'ai étalé la colle sur le sol et sur le carreau en utilisant un peigne, car j'avais choisi de faire un double encollage. Ensuite, j'ai placé les croisillons autonivelants, serré les bouchons et tapoté avec un maillet en plastique pour étaler la colle. J'ai vérifié la planéité et la pente des carreaux avec un niveau et ajusté si nécessaire. J'ai nettoyé les carreaux au fur et à mesure avec une éponge humide.

J'ai laissé le carrelage sécher pendant 48 heures avant de procéder aux joints.

Les joints



J’ai préparé ma pâte à joints par surface de 1m2. Je m'étais fabriqué une poche à douille maison (comme celle pour faire de la pâtisserie).  J’ai ensuite étalé la pâte dans les joints que j’ai lissée à l’aide d’une éponge.


"Notice pate à joint carrelage. "

Au début de ce projet, j’avais ouvert un sujet dans ce forum pour m'aider à trouver des réponses à certaines interrogations que j’avais avant de commencer. Quelques personnes m'ont aidé et je les en remercie encore. Par respect pour ceux qui travaillent et aident dans ce forum, j'ai voulu clôturer le sujet par ce récit. J'aurais peut-être dû le faire au fur et à mesure, cela aurait été plus simple pour moi, car écrire sur le sujet 2 années après a été fastidieux. Retrouver les fichiers et se rappeler des détails a été vraiment compliqué.

Je remercie tous ceux qui m’ont lu jusqu’au bout. Je suis conscient qu'après coup, si c'était à refaire, certaines choses auraient peut-être été abordées autrement. Si vous avez des remarques, je suis prêt à les écouter et cela pourrait également profiter à d’autres.

Voici une petite sélection de photos du projet terminé. Comme je suis d’autres projets de travaux de la maison, j’ai laissé le jardin en l’état car il y’aura de nouveau chamboulement. 

" Le carrelage comporte encore des traces que j’aurais pu enlever avec un produit spécial fin de chantier. Mais comme j’avais d’autres travaux en cours,  j’ai préféré laisser la nature faire le travail à ma place. Les prochaines pluies feront disparaitre ces traces"

Merci et félicitation pour ce formidable récit