Nous rêvions d’un bassin avec cascade pour entendre le bruit de l’eau qui coule, d’une multitude de poissons colorés au milieu de plantes aquatiques et de libellules. Mais le terrain est pentu, et nous n’avions encore aucune idée comment procéder !...
Nous nous documentons et, un beau matin d’été, voici le début.
Seule une mini pelle a la place pour faire le tour de la maison et n’est pas trop lourde pour traverser la terrasse (dallage sur dalle béton).
Ici le 2ème virage avant de descendre au bas du terrain.
Après 5 h de creuse.
Nous voulions des paliers de différentes hauteurs pour mettre des paniers à planter (car selon les plantes aquatiques, il y a des besoins différents de profondeur). Ces paliers s’avérant trop difficiles à réaliser au godet, Jules va tout reprendre à la pioche.
(Les fils : niveau de l’eau.)
Puis ôter la terre des paliers refaits, bêcher les côtés en pente, sortir la terre, couper à la scie et au sécateur la multitude de racines (il y a aussi un vieux noyer tout près), les cailloux, et finir au balai grossier.
A cet endroit nous avions planté il y a 5 ans un pommier et un poirier. Jules les avait déracinés en février pour les replanter plus loin. Le godet déplaça un buddléia, moins délicat à la reprise en ce mois de juillet.
Comme nous avons beaucoup de taupes et de mulots, nous avons intégralement recouvert le fond du bassin et les côtés de
grillage fin, et vu la forme sinueuse et les différents niveaux, il a fallu découper et attacher ensemble plusieurs morceaux sur environ 40 m2 ! Tout ça en pleine canicule.
Sur le treillis nous mettons des plastiques (sacs de sable découpés) scotchés entre eux, puis nous répandons le sable des sacs sur les plastiques, pour éviter de percer le futur liner.
Puis du feutre ; ça fait tout de suite du volume sur la brouette !
Le bassin n’est pas à côté, il faudra tout brouetter 60m plus bas.
Découpe des bandes de feutre délicatement posées sur le sable.
Sur les côtés en pente, difficile de faire tenir le sable sur les plastiques, et plus encore quand on déroule du feutre par dessus (sans y marcher).
(Et on prie pour qu'un orage n'éclate pas, sinon catastrophe !)
Maintenant il faut démonter une partie du muret en éléments, car il est à l’emplacement du futur bac filtrant et de la future cascade.
Tout en haut, vous voyez le muret à éléments, refait plus à droite pour soutenir le bac filtrant (noir), et nous avons posé les 2 éléments en ciment de la future cascade. Que c’était lourd !! On s’est démonté le dos car il a fallu au moins 10 fois les poser sur des
parpaings pour bien les caler, puis recommencer car ils n’étaient pas parfaitement de niveau !
Tout doit être parfait pour que l’eau de la cascade coule bien sans déborder.
Entre les 2 parties cascade et sur les côtés il reste à trouver des pierres dans la nature et les cimenter. Puis nous devons trouver de grandes pierres plates à cimenter pour prolonger la cascade qui se déversera dans le bassin.
Jules a installé une pompe au fond du bassin, le tuyau amènera l’eau du bac filtrant à la cascade qui se déversera dans le bassin. Pour l’arrêter il suffit de débrancher une prise dans l’abri de jardin.
Après toutes ces opérations, le liner noir (87m2) est déroulé (pas facile car on manquait de place et c’était délicat vu le sable qui ne devait pas glisser en bas des plastiques). On a coupé ce liner en 3 morceaux que nous avons collés directement en étant dans le bassin. On crevait de chaud par 40 degrés (canicule et réverbération) !
Pour appondre les 3 morceaux de liner, il fallait nettoyer à l’acétone les surfaces à « souder » par tranches de 30 cm puis étaler la colle au pinceau et appuyer fortement (le mode d’emploi disait de poser dessus des sacs de sable) pendant 30 secondes. Je vous laisse imaginer la difficulté (quand ce n’est pas plat en dessous) et le temps qu’il a fallu, 30 cm par 30 cm !!
A moitié morts, nous avons bientôt pu commercer la mise en eau.
Tout ça pour 2 minuscules poissons rouges !
Notre cadette était en maternelle, le maître ne voulait plus garder l’aquarium de la classe et avait demandé aux élèves : « Qui veut des poissons ? »
Méchant Jules et méchante Julie avaient répondu à leur p’tite Juliette : « Ah non alors, pas de poisson, on ne peut même pas les caresser ! »
Mais Juliette nous regardait avec des yeux de merlan frit, si bien que pour lui faire plaisir on a accepté 2 poissons rouges qui passèrent 2 mois à tourner en rond dans le grand saladier de la cuisine. Et (comme on en avait marre de ne plus pouvoir manger de salade) on s’est dit : « faisons-leur un bassin pour qu’ils soient heureux ! »
En terrain plat, faire un bassin c’est de la rigolade. Mais en terrain pentu, faire des murs de soutènement tout autour est encore une plus franche rigolade ! Et quand on manque de place : dans le dos un muret végétalisé, et en face l’eau où on ne peut pas marcher dessus (à moins de s’appeler Jésus), il ne reste plus qu’à construire le muret du bassin
à l’envers, et sans pouvoir prendre du recul, ce qui est plus difficile (surtout pour Jules qui a mal au dos depuis ses 15 ans).
Entre le muret et l’eau on voit la bâche gravillonnée mise sur le liner pour le cacher, et qu’on mettra sur toute la périphérie du bassin. Elle est blonde, c’est pourquoi on avait choisi des pierres plus blondes que grises.
On avait prévu de faire le bassin un peu plus petit, mais la veille de l’arrivée de la mini tractopelle, Julie avait eu une funeste ou plutôt super idée : « Et si on faisait un bassin qui prenne toute la largeur du terrain, comme ça on sera obligés de construire une passerelle pour descendre plus bas vers le potager ? »
Ce qui fut fait ! Une passerelle, c’est génial ! A Jules de trouver comment la construire.
Comme il venait de faire une pergola autour de la place de parc, l’idée était toute trouvée. Mais nous n’avions pas de visseuse électrique ! Après le sciage des planches, Pauvre Jules a dû se coltiner de percer 630 trous à la perceuse et de visser 630 vis à la main !
La passerelle est en place avec ses 3 couches de lasure, il reste à aménager les bords. Nous nous étions fait livrer 2'700 kg de galets de granit de Chamonix (ce n’est pas très loin) sur la place de parc en haut au bord de la route, et Jules les a brouettés jusqu’au bassin.
On a beaucoup mis de galets dans le bassin, car les poissons ont besoin de cachettes pour se sentir bien, surtout les alevins.
Pitite brouette et Bras musclés avaient déjà brouetté de la même manière 3'150 kg de sable en sacs et plus de 3'780 kg de pierres achetées pour construire les murets.

(Ce sont mesdames Factures gardées qui nous disent ça.) Plus 1'760 kg de gravier en sacs et 400 kg d'éléments talusblocs pour supporter le bac filtrant. Sans compter

les sacs de ciment, les 2 cascades en ciment, les 87 m2 de liner (c'est lourd !), le feutre, les sacs de pouzzolane, les pierres ramassées dans la nature ... et tout le reste ...
Le liner noir qu’on voit sur la photo du haut sera caché, c’est ce qui est délicat à réaliser.
Premier hiver, première neige soufflée par le vent sur l'eau du bassin.
Le muret n’est pas entièrement terminé, mais suffisamment solide pour contenir l’eau.
Zut alors, l’eau a entièrement gelé ! Ce n’est pas bon pour les poissons qui n’ont plus d’oxygène là-dessous, ni pour les plantes !
Les bouquins conseillent de poser une casserole d’eau bouillante pour faire fondre la glace. Nous descendons la marmite à vapeur et la grosse casserole des pâtes pleines d’eau bouillante, mais rien ne fond : la couche de glace est trop épaisse !...
L’hiver suivant nous avons attaché des fagots de bois pour empêcher la prise totale de la glace et laisser un petit espace qui oxygène le bassin.
Revoici le saupoudrage de neige soufflée, et on aperçoit surtout le bas de la cascade prise par les glaces.
C’est féerique, sous cette passerelle qui semble flotter dans les airs...
Le premier printemps revient. Le bleu du ciel vient goûter l’eau.
Revoici l’été, l’eau a verdi : opération « ramassage d’algues ».
Glouglou Jules embarque sur Pneumatique matelas.
Il est tout près du débouché de la cascade et arrache les algues filamenteuses (ça fait de l’excellent engrais pour le potager).
On devine le tuyau de la pompe de la cascade. (Autour, des jacinthes d’eau flottantes, pas encore en fleur.)
Zut, la photo est à l’envers !
Eh bien non, c’est juste le reflet de la maison et du mazot se mirant dans les eaux cristallines du bassin désalgué.
Ma Toyota est priée de nous faire quelques trajets pour compléter les munitions.
(Le siège passager et le coffre répartissent le chargement. Après tout, si on transportait nos petites Juliette, et surtout belle-maman qui part en vacances, ce serait le même poids, voire un peu plus !)
Une connaissance vient avec sa copine la bétonnière. Au programme : faire 2 plats, l’un sous le bassin, l’autre derrière la bétonnière, et pour cela, il faut… encore construire 2 murs de soutènement !
Début du 1er mur.
Nous choisissons cette fois des éléments non végétalisables, et il faudra en disquer beaucoup pour faire le contour qui remontera sur la droite jusqu’à la bétonnière. Sur la droite, ce sera le soutènement du talus du ruisseau, 3 m en contrebas. Il y aura aussi un escalier à faire pour descendre au ruisseau, et un autre pour monter vers le bassin.
Jules fignole ce sur quoi la passerelle reposera : des tiges filetées sont scellées dans du béton et permettent de régler le niveau. Trois marches en pierre (faites de pierres récupérées) les cacheront.
2ème hiver, encore un peu d’eau visible au débouché de la cascade, sinon la neige a posé son manteau sur la glace qui recouvre l’eau.
Revoici juillet et quelques jours de vacances : on peut continuer les murets du bassin par une épaisseur de « pierres sèches » partiellement maçonnées.
Vous vous souvenez des presque 4 tonnes de pierres achetées (de la barrette jaune olive ) et brouettées en bas du terrain ? Jules va devoir taper chaque pierre à la massette pour les déliter, afin d’obtenir des couches plus petites (c’est visible à gauche). Et moi je fais le manœuvre, dosant sable, ciment et eau dans des gamelles et remuant cette « bouillaque ».
On a fait ça pendant les 3 semaines de vacances, le temps était froid et exécrable, il pleuvait des jours et des jours, on travaillait à l’abri d’un vieux noyer qui nous abritait un peu de la pluie. Et on avançait d’un tout petit bout chaque jour, c’était désespérant !
A droite, les grandes pierres de l’ancien mur fait l’été dernier sans déliter les pierres.
Mais ça promet d’être difficile à terminer.
Donc voici, en bas à gauche, le doublage que nous commençons cet été, car nous aurions bien du mal à terminer proprement le haut du mur avec les grosses pierres de l’été dernier !
Remarquez toute la jolie végétation dans le bassin : elle a bien survécu à l’hiver et à la neige !
(Car plantée aux bonnes profondeurs.)
Le coin cascade.
Tout en haut de la photo, au milieu, à droite des valérianes et sous la touffe verte, c’est le bac filtrant, il fait 430 litres.
Pour l'insérer on a dû démonter l’ancien mur à éléments et le reconstruire plus à droite et plus grand. Dans le bac filtrant on a mis de la pouzzolane et planté un maximum de plantes. (On a préféré ce moyen naturel de filtration.)
La pompe au fond du bassin conduit l’eau en haut dans le bac filtrant ; elle le traverse en traversant la pouzzolane et les plantes puis, filtrée, dévale les étages de la cascade et retombe dans le bassin en faisant des bulles qui attirent les poissons.
On voit mieux le coin cascade ; à gauche la berge (on ne voit plus le liner noir) dominée par un buddléia déplacé. Devant, des touffes d’iris les pieds dans l’eau.
Bac filtrant, les 2 étages de cascade, et l’eau coule sur des marches en pierres cimentées qui prolongent la cascade.
A gauche mur de soutènement du sentier en terre qui mène à la cascade et avait dû être construit à l’envers.
Détail du mur enfin terminé. Nous l’avons fait avec plein d’arrondis que nous trouvons plus doux que des angles droits (mais c’est plus difficile à réaliser).
On le croirait en pierres sèches, car il n’y a pas de ciment visible.
Pour le dessus, nous avions acheté des pierres brésiliennes en opus incertum que Jules avait disquées dans les bords. Je faisais les joints.
Au milieu du mur, cet amas de pierres cimentées avait donné lieu à une mémorable scène de ménage ! Comme les murs sont très longs, j’avais « proposé », pour casser cette longueur un peu stricte, de cimenter un amas de pierres récupérées dans la nature. Môssieur Jules ne voulait pas, bien sûr ! Les voisins ont dû se rincer l’œil, ou plutôt l’oreille, de nous entendre nous énerver si fort !
Au final, n’est-ce pas charmant, ces pierres ramassées aux bords des labours, dont les formes s’épousent, et qui permettent la plantation de petites vivaces ? On dirait qu’elles ont toujours été là, et que le mur les a contournées pour ne pas les déranger…
Avec tous ces murets en éléments plantés, + les murets de pierres, + tous les galets autour du bassin, la petite faune est ravie et on voit partout courir les petits lézards des murailles qui portent bien leur nom !
L’automne ils se chauffent derrière les volets et parfois tombent et entrent dans la maison. Il faut ensuite les attraper et les mettre dehors.
Détail du mur
Entre la passerelle et la haie, le petit rajout de bassin (qu’on ne voit pas) qui avait été décidé in extremis. C’est le coin préféré des enfants car c’est là que les grenouilles viennent pondre et qu’éclosent les têtards frétillants.
Nous y avons rajouté des couches de gros galets, car les toute jeunes grenouilles quittant l’état de têtards doivent pouvoir se poser, la tête hors de l’eau, pour ne pas se noyer.
Les hivers se succèdent, on ne voit plus rien, ni l’eau ni les poissons.
Un miracle : Juliette 2 marche sur les eaux !
La cascade prise par les glaces.
Le déversement de glace, de la cascade au bassin, qui n’est plus qu’une patinoire !
Et là-dessous, les jours de grand soleil, on devine des formes rouges et orangées, qui, imperturbables, nagent très au ralenti...
(Nous cessons de nourrir les poissons de début octobre à mi avril.)
Revoici les beaux jours et le vol gracieux de la grande Aeschne.
A la fin de la construction du bassin, lors de la mise en eau, des libellules avaient surgi dans le ciel venant on ne sait d'où ! Quelle surprise, et quel plaisir de les voir déjà arriver !!
C’est la plus grande des libellules du bassin.
A la mise en eau, on avait introduit des moules, des escargots d’eau et un peu de vase, pour ensemencer l'eau. Et 3 semaines plus tard, quand l’eau est « vivante », les 2 poissons rouges de l’école, de 2 cm de long ! (Quels veinards, ceux-là !)
Sur la main de notre petite Juliette, elle aimait bien venir se poser.
(On a aussi des libellules plus petites, entièrement bleues, ou entièrement rouges.)
Les valérianes s’étant ressemées alentour nourrissent des papillons qu’on ne verra bientôt plus.
Même Gaspard le lézard prend un bain de soleil sur un iris étonné.
Les petites Juliette n’ont pas peur des jeunes couleuvres se chauffant au soleil, tout comme les lézards.
(Car on n’a jamais vu de vipères, elles préfèrent l’altitude et la chaleur sèche.)
Un matin, en ouvrant les volets, on aperçoit une petite chose bougeant sur le filet du bassin. Filet mis car monsieur le héron (au long bec emmanché d’un long cou) venait manger tous les poissons jaunes !
Vite on descend voir : c’était un martin-pêcheur qui, voulant sans doute attraper un poisson, avait fait un piqué dans le filet !
Juliette 1 le saisit délicatement, pendant que Jules coupe le filet.
Il est comme mort ! On téléphone à SOS oiseaux qui dit de le mettre dans un carton à chaussures percé de trous, de le laisser dans le garage (sans bruit et dans l’obscurité) jusqu’au soir.
Dans l’après-midi on l’entend gigoter dans le carton : il veut sortir. On va au bord de la grande rivière, ouvre le carton, et en un éclair il s’envole !
Vous reconnaissez ?... C’était l’amas de pierres cimentées pour casser la monotonie du mur. La mini saponaire a bien poussé et recouvre tout ! (C’était bien la peine de s’eng…ler pour ça !)
Des joubarbes poussent maintenant à côté, dans les pierres.
Les 2 poissons gris qu'on devine sont des amours marbrés ou carpes filtreuses.
A part les « poissons rouges » il y a des koïs, des shubunkins, des comètes, des carpes albinos et une tanche de Mongolie.
(On avait même introduit un tout jeune esturgeon ; hélas on ne l’a plus revu, le bassin est si grand, et ce ne sont pas des poissons de surface.)
Deux carpes koïs. Elles ont des barbillons (sortes de moustaches) et sont très familières, se laissant volontiers caresser. Lorsqu’elles entendent le « floc floc » de nos sabots de caoutchouc sur la passerelle de bois, elles savent qu’on arrive et se précipitent de l’autre bout du bassin pour nous voir !
Mais lorsque le héron est venu, pendant 3 jours on ne voit plus un seul poisson : ils se cachent tous au fond… (La première fois on a vraiment cru qu’ils étaient tous morts !)
Ce poisson orange et noir est un miraculé. A la jardinerie je regardais les poissons dans le bassin surpeuplé, et j’en ai signalé un qui avait l’air mal en point et flottait sur le dos.
- Oh, il va mourir, ce soir on va le jeter.
Ils ont accepté de me le donner. On a regardé comment faire, et vu qu’il fallait le mettre tremper dans une solution désinfectante car il avait un trou enflammé sur le corps.
Dans un bassin de 35 mètres carrés (pas cubes), impossible, donc on l’a mis dans une
baignoire en plastique. Il est resté là 2 semaines, dans du produit spécial vendu par l’animalerie. Hélas, ça empirait...
Jules a changé l’eau et remis de l’eau du bassin, avec cette fois du gros sel.
Et ça a marché, le poisson a guéri ! Et a pu retourner dans son grand bassin.
Il y a chaque année des naissances chez les poissons rouges (pas chez les koïs).
Les alevins sont d’abord transparents, puis entièrement noirs, puis bicolores, le noir disparaissant avec le temps. On a eu le plaisir de voir apparaître 2 « triple queue », probablement d’un parent portant un gène de « queue de voile ».
Jamais de bagarre entre les poissons, même lors du nourrissage. Les gros se détournent des alevins pour ne pas les avaler (ils ont assez à manger avec les vers de vase arrivés naturellement, les larves de moustiques et autres, les algues et les moucherons).
L’abri de jardin se reflète avec le ciel bleu. Ainsi, quand il fait beau, le héron voit moins les poissons.
Un soir d’été on était en train de coudre ensemble 4 grands filets pour recouvrir le bassin et protéger les poissons. On se trouvait peu visibles, dans un coin sous le noyer. La nuit tombait. Soudain, en un éclair, on a vu surgir le héron dans les airs, droit sur nous ! Ailes déployées, c’était impressionnant ! En tournant il nous a vus, vite un virage serré sur l’aile, et il est allé se poser sur un sapin, 2 maisons plus loin…
L’été quand il fait très chaud, l’eau verdit.
L’hiver elle est totalement transparente.
Au 1er plan, une touffe d’iris palustres qui a fait ses graines.
Les nymphéas sont plantés dans de grands paniers de plastique à très gros trous. Tout comme les autres plantes, on tapisse l’intérieur de jute, puis un mélange de bonne terre avec un peu d’argile. On plante, remet la jute autour du collet de la plante et pose des galets sur la jute pour que la terre se répande moins dans l’eau, et pour protéger la plante du fouissement des poissons.
Puis le panier planté descend doucement dans l’eau, à la profondeur voulue en fonction du type de plante.
Nymphéas ‘Attraction’
Avec les poissons rouges, tout allait bien. Mais avec l’introduction des carpes koïs, les plantes ont subi un carnage ! Sur les 80 plantes que nous étions allés acheter dans le 69, seules 5 ont, au fil des ans, résisté aux koïs : les iris palustres, le jonc spiralis, le trèfle d’eau, la pontédérie et les sagittaires.
Les touffes d’iris se ressèment toutes seules (il y a maintenant suffisamment de vase pour qu’on n’ait plus besoin de planter dans des paniers). Les sagittaires émettent par stolons de longes tiges flottantes que les koïs coupent en les suçant, donc ces morceaux se détachent des pieds-mères et partent à la dérive pour s’ancrer plus loin ; ainsi nous n’avons plus de travail de plantation, la nature s’en charge.
Par contre nous avons dû faire un barrage avec des pierres pour créer une zone hors koïs, où les nymphéas sont à l’abri, car à un certain moment il ne restait plus que des trognons : les carpes avaient tout mangé ! (Mais les trognons ont repoussé et sont en sécurité.)
Les belles jacinthes d’eau ! On les achète au mois de mai (car elles meurent l’hiver). Comme les laitues d’eau, elles ne demandent aucun travail de plantation : ce sont des plantes flottantes, il suffit de les jeter à la surface de l’eau. Elles fleurissent quand il fait très chaud l’été, c’est chaque fois une ravissante surprise !
Dans le bassin elles donnent naissance au cours de l’été à de petits plants annexes (un peu comme les chlorophytes araignées). Il suffit ensuite de détacher ces petites pousses munies de racines et les jeter plus loin.
Nymphéa ‘Colonel Welch’ (en jaune) et pontédéries (en bleu).
Un peu d'algues, oui, mais c'est beau et la nature se débrouille très bien !
Et c'est très nourrissant pour les poissons !
Le soleil va se coucher, une moitié de l’eau est déjà dans l’ombre.
Ce bassin, d’aspect naturel, s'est bien intégré dans la nature environnante.
J'adore, les soirs d’été, regarder tomber la nuit, les pieds posés à plat sur le muret, essayant de deviner l’arrivée des petites chauves-souris volant en cercle sur le bassin.
Les premiers coassements des grenouilles nous disent : « la nuit est là, le bassin est à nous » !
Et on entend les quelques « plouf » des koïs qui sautent pour gober des moucherons...
- Et moi, je suis le gardien du bassin !