Bonjour,
il est impossible de répondre à la question de la durée de vie d'une MOB de manière simple.
Première chose: est-ce qu'on parle de sa résistance intrinsèque ou en conditions réelles?
La résistance intrinsèque, purement théorique donc, dépend, comme pour tous les autres systèmes constructifs, de la qualité de la mise en oeuvre...qui n'est pas séparable des conditions réelles, en particulier pour les
fondations.
Si les fondations sont adaptées au terrain et que la structure est à l'abri de l'eau (cas idéal: pas d'infiltration des intempéries, pas de remontées capillaires et pas de condensation accumulée), alors on retombe sur la durée de vie du bois à l'abri: éternel pour autant qu'on puisse en juger. Au bout d'un certain temps (variable selon l'essence de bois), celui-ci se minéralise et résiste naturellement à la plupart des xylophages (à part les plus agressifs).
Si les fondations sont moins que parfaites, en cas de tassement différentiel, la MOB résiste mieux qu'une maison en dur puisque sa souplesse lui permet de mieux suivre les évolutions du sol.
Il est donc évident que la durée de vie théorique ne permet pas de répondre à la question: on ne construit pas de maison dans le vide pour ne pas s'en servir et le bois n'est "éternel" que s'il reste au sec et peut respirer et donc, que l'enveloppe est entretenue...
Je simplifie évidemment beaucoup: le bois supporte mal les variations hygrométriques...et encore, le cas est différent selon l'essence concernée: par exemple, les pilotis enterrés ou immergés dans des conditions hygrométriques stables tiennent plusieurs siècles sans problème (sinon Bordeaux ou Amsterdam et de nombreuses villes auraient disparues dans le sol...)
En cas de défaut d'entretien (disons une dégradation de la couverture ou du complexe pare-pluie/
bardage) il faut aussi considérer l'essence du bois..le chêne peut mettre plusieurs décennies à pourrir alors que l'OSB se dégradera bien plus vite.
Pour prendre un exemple récent aux Etats-Unis: une maison soumise à des vents de 300 km/h, qu'elle soit en bois ou en pierre, sera à reconstruire de toute façon: la charpente aura été arrachée, l'intérieur dévasté et il faudra vérifier l'état des fondations...là encore, impossible d'affirmer une durée de vie à long terme en se basant sur la résistance théorique de l'ouvrage.
Un dernier système constructif pour la route: certaines maisons en terre-paille ont dépassé le millénaire au Moyen-orient du fait de la parfaite adaptation du système constructif au climat...et d'un entretien suffisamment continu.
Une dernière difficulté pour répondre est la diversité des systèmes constructifs en ossature bois: balloon frame à ossature simple?/double?, poutre en I?, mixte ossature/poteau-poutre?...tant que la structure (des fondations au faîtage) est correctement dimensionnée et la mise en oeuvre de qualité il n'y a aucune raison de s'inquiéter: une MOB a une durée de vie théorique comparable à une maison en dur et (hors préjugés et défauts d'entretien qui sont les deux facteurs humains principaux) sera tout aussi revendable que transmissible aux enfants.
Je tente une petite réponse: il n'y a pas lieu de s'inquiéter de la durée de vie intrinsèque d'une MOB si celle-ci est bien conçue et construite.
On peut par contre légitimement s'interroger sur certaines solutions techniques dont la pérennité n'est absolument pas prouvée. Je ne prends que deux exemples: les pare-vapeur hygrovariables et les pare-pluie pour bardage à claire-voie.
Les pare-vapeur hygrovariables sont des produits récents dont a durée de vie annoncée par le constructeur est de 30 ans. Si la gestion de la condensation dans les parois repose sur l'adaptation de la membrane à l'hygrométrie, on peut craindre l'apparition progressive de problèmes: il semble donc plus sage de ne pas contreventer avec un OSB à l'extérieur de l'ossature...(NB: il existe bien entendu des solutions éprouvées à ce problème mais je tente juste de répondre à la question de la "pérennité intrinsèque" du système constructif sans tenir compte de la
VMC etc...)
L'autre exemple sont les films pare-pluie adaptés au bardage à claire-voie. On connaît la résistance dans le temps du bois aux intempéries (selon sa classe d'emploi bien entendu) alors que celle du film pare-pluie est moins connue à long terme: il semble donc plus pérenne de protéger la membrane des UV par un bardage continu dont l'inspection et l'entretien est simple et rapide.
Et les termites? Ma grande tante a eu deux invasions de termites dans une maison en tuffeau/poutres en Touraine. Résultat: la maison a dû être évacuée deux fois pour traitement hautement toxique. Les murs n'ont certes pas subi de dommage structurel mais la maison a tout de même nécessité des interventions lourdes et coûteuses. Une MOB construite aujourd'hui doit tenir compte du risque, disposer d'une protection adaptée et être construite avec du bois traité mais négligeons ces protections et disons que les termites grignotent la structure: certes, la structure sera fragilisée et l'invasion ne sera pas confinée aux poutres de l'étage et à la charpente mais une fois le problème détecté il faudra une intervention lourde et coûteuse, comme la maison en dur...l'intervention sera simplement différente mais le désagrément sera similaire...quant à la sécurité des habitants...même chose: que la maison soit en pierre ou en bois, c'est le toit qu'on risque de prendre sur la tête et si l'invasion en est à ce stade, c'est qu'on est complètement aveugle (un défaut d'entretien donc) ou que toutes les parties en bois sont invisibles (ce qui pourrait être assimilé à un défaut de conception à long terme dans une région infestée)
Ce ne sont là encore que des exemples très simplifiés mais qui, je l'espère, permettent de mettre en évidence le fait qu'il n'est pas possible de répondre de manière simple à la question de la durée de vie d'une MOB.
En théorie: aussi longtemps que n'importe quel autre système constructif si bien conçue/construite
En pratique: aussi longtemps que n'importe quel autre système constructif si bien entretenue
Bref, une Maison à Ossature Bois est une maison comme les autres